Le S-75 Dvina (terminologie OTAN : SA-2 Guideline) est l’un des premiers systèmes de missile sol-air guidé par radar mis en service par l’Union soviétique.
Volant à Mach 3,5, affichant 40 km de portée, armé d’une charge explosive de 130 kg, le missile V-750 (désignation concepteur : Lavotchkine La-207) est associé au radar de tir Fan Song et au radar d’alerte Spoon Rest. Très rapidement, ce système prouve son efficacité et les victoires du S-75 se multiplient.
Le S-75 a abattu de très nombreux modèles d’avions de combat occidentaux depuis son introduction en service actif.
La première utilisation et victoire au combat d’un missile surface-air a lieu lorsqu’un avion de reconnaissance RB-57 Canberra de la force aérienne de la République de Chine se fait abattre le 7 octobre 1959 par une salve de trois S-75 Dvina (terminologie OTAN : SA-2 Guideline) de l’armée populaire de libération2.
Le 1er mai 1960, un avion de renseignement américain Lockheed U-2 est détruit par ce missile lors d’une mission de reconnaissance au-dessus de l’URSS. Le 9 septembre 1962, un U-2 taïwanais est à son tour abattu près de Nankin en République populaire de Chine, au total quatre furent abattus. Le 27 octobre 1962, un autre U-2 en est victime lors d’un vol au-dessus de Cuba, précisément pendant la crise des missiles qui surgit entre les États-Unis et l’Union soviétique. Un peu plus tard, ce fut au Viêt Nam qu’un appareil fut abattu par un missile de ce type.
L’Inde l’utilisa pour la première fois en 1965 contre les F-86 et Hunter pakistanais, mais ne réussit à abattre qu’un seul avion.
Fourni au Nord-Viêt Nam, il fut déployé en batteries concentriques tout d’abord autour des sites stratégiques comme les ponts, les barrages et les usines ; il mit de très nombreux coups au but contre les avions de frappe F-105 basés en Thaïlande, et ensuite contre des bombardiers B-52, trop lents et lourd pour les esquiver. Initialement assez précis contre les avions américains, le SA-2 vit son efficacité diminuée par les contre-mesures électroniques américaines. En décembre 1972, le faible inventaire de missiles restants au Viêt Nam-Nord n’eut qu’un faible taux de succès de 2 % contre les B-52. Pour leurrer le missile, des avions furent spécialement équipés avec des émetteurs de leurres et de signaux de brouillage afin de tromper les radars Fan Song de ces S-75. Ces avions étaient accompagnés de chasseurs-bombardiers F-4 Wild Weasel équipés d’armes anti-radar comme le missile Shrike qui pouvaient neutraliser les radars de missile.
Données extraites de Wikipédia
Un S-75 ne peut pas être lancé sans son radar. De plus, des avions d’attaque au sol volant plus bas que l’enveloppe de détection du radar Fan Song, pouvaient attaquer les sites de S-75 avec succès.
L’autre théâtre d’opération important sur lequel le S-75 fut utilisé intensivement fut au Moyen-Orient, mais avec moins de succès qu’au Viêt Nam. Lancés contre l’aviation israélienne, les S-75 égyptiens trouvèrent en face d’eux des avions plus rapides et de plus petites dimensions et, surtout, volant à faible altitude – cas de figure auxquels les équipiers égyptiens n’étaient pas préparés. Durant la guerre des Six Jours (1967) lorsque l’armée israélienne mit la main sur quelques batteries de S-75, on apprit que les Soviétiques avaient donné au missile son appellation de V750. La facilité avec laquelle les Israéliens évitèrent les S-75 tirés contre eux durant les six jours les a conduit cependant, à sous-estimer dans les années qui suivirent l’ensemble des missiles sol-air de construction russe : une erreur d’appréciation qui allait leur coûter cher face aux SA-6 égyptiens durant la guerre d’octobre (1973). En 1993 a lieu la dernière victoire actuelle de cette arme lorsqu’un Su-27 de l’armée de l’air russe est abattu lors de la guerre d’Abkhazie.
Grâce aux enseignements tirés de son utilisation au combat, le S-75 a subi au cours de sa carrière de nombreuses modifications : outre son ogive et ses radars qui lui sont associés, ses dispositifs anti contre-mesures ont été largement perfectionnés au fil des années. Vendu à la plupart des pays du bloc soviétique, ainsi qu’à la Chine, l’Albanie et l’Égypte, le Guideline n’équipe plus cependant les unités anti-aériennes de l’armée russe.
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